A Khan is born.

A khan is born

Londres, Août 1977. Devant Big Ben, un gentleman déplie son journal en grand. « The King is dead ! » J’accompagne ma cousine étudiante algérienne, je la questionne aussitôt, ici c’est bien une Reine rassure-moi ? En fait le titre du Times faisait référence à la disparition de l’icône Elvis Presley… Après notre visite touristique dans le centre , nous nous dirigeons vers le quartier populaire de Tooting où nous séjournerons un court moment. Je n’avais plus entendu prononcer ce nom depuis cette date. Aujourd’hui en lisant les news je découvre que le nouveau maire travailliste de Londres se nomme Sadik Aman Kahn et qu’il a été brillamment élu. Son père pakistanais conduisait donc les bus rouges dans lesquels nous montions à l’époque. Zac, le candidat conservateur battu, est le fils du milliardaire Jimmy Golsdmith. Presque partout dans la presse on entend la nouvelle rengaine : un maire musulman élu pour la première fois à Londres. Cet avocat de 45 ans devenu après une brillante scolarité défenseur des droits de l’homme se trouve encore à mon sens trop résumé à son appartenance confessionnelle. Peu ont parlé de sa proximité avec les syndicats et son action pour le logement. Imaginons une seconde si son adversaire avait gagné l’élection ? Aurait-on lu sur les tablettes « un maire juif à Londres »? Ici, nous ne sommes pas Outre-Manche et notre modèle d’intégration n’est pas identique tout comme notre colonisation ne l’était pas. Nous nous garderons donc de donner de leçons. Toutefois nous pouvons espérer lire un jour écrit sur un bus rouge : « A Khan is born ! »

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