Notre joli système dit libéral et mondialisé – autant dire simplement capitaliste – est fondé sur le fait de laisser une miette au peuple, afin qu’en la grignotant il se taise et se laisse exploiter en toute quiétude. On va même jusqu’à lui donner un quignon de temps à autre, avec un peu de confiture, tel le droit de voter par exemple, pour qu’il ait l’illusion de participer à ce système – ce que l’on nome démocratie.
Mais qu’en est-il lorsque l’on ne laisse strictement rien à grignoter, ni même à bouffer au peuple – ce qui est le cas pour à peu près les trois quarts du monde ? L’humanité est-elle aveugle au point de ne jamais comprendre qu’alors qu’elle ne dispose de rien, une infime partie de ses congénères possède tout, y compris du droit de la laisser pourrir dans la misère et de s’en faire des bains de boue pour se rafraichir l’épiderme ?
Certes, la plupart des bipèdes n’a même pas les moyens – ni la possibilité – de s’exprimer. Et c’est précisément sur cet état de fait que l’on a pérennisé le système – le pain et le vin pour quelques uns, les miettes, le pinard et les jeux du stade pour les autres, et la gadoue pour la plupart. Mais pour peu que vous donniez à ce « la plupart » – le lumpenmonde comme auraient pu dire les marxiens – un « idéal » à la con quelconque – et plus il est con et niais, plus cela a de chances de fonctionner – quelques kalachnikov, et que vous lui montriez comme fabriquer une bombinette, contre qui pensez-vous qu’il va tourner ces armes ? Evidemment, lorsque cela pète, c’est rarement sur celui qui déguste son grand cru, confortablement protégé sur son yacht en se prouvant que « nous n’avons pas les mêmes valeurs », que tombe la bombe, c’est sur les pauvres corniauds innocents à qui il ne reste que les miettes !
Alors salauds, ordures, bêtes immondes… on peut bien bien appeler les poseurs de bombes de tous les noms qu’ils méritent, il n’empêche que c’est bien le système en lequel nous vivons qui a créé ces ignobles monstres – système auquel nous, les ramassent-miettes, participons en travaillant pour les marchands de canons. Et tant que ce système persistera à se voiler les yeux en surexploitant la misère, ces ignobles auront les enfants qui auront… et même leurs femmes et leurs filles tant s’il est vrai que, comme le disait Aragon, la femme est l’avenir de l’homme, elle est aussi celui du sauvage…
« Et c’est là que lui manque sa chatte », qu’elle dit la cigale. Elle lui aurait dit que ce n’est pas en proférant de telles banalités, que l’on changera l’absurdité du monde.
En effet ! Tiens, j’avais dans un truc qui ressemblait à une chanson « je porte toute la misère du monde »…
Et mon cul, c’est du lapin ! Qu’elle dirait ma chatte. T’es comme ton voisin, t’as déjà du mal à porter la tienne, que la misère du monde, tant qu’elle ne te touche pas, c’est comme une série TV.