Une voiture monte sur la piste. Pendant de longues minutes l’homme roule à bord d’un 4/4 dans une carrière…Dans un après-midi perdu pareil à un jour sans, je suis seul dans cette salle de cinéma, il ne se passe rien et ça n’en finit plus. La voilà donc la palme d’or « Le goût de la cerise » dont ils parlent…Je voudrais partir mais je reste. Qu’est ce que je fais encore ici ? Ensuite je ne parviens pas à bouger, je suis fait. L’homme prend un passager en stop, puis d’autres. Il demande de l’aide, une demande toute particulière en fait, on comprend petit à petit, qu’il veut de l’aide pour son suicide. L’étudiant enturbanné flanqué de sa docte religion n’en pourra mais et redescendra à son tour inutile face au désespoir humain…Une autre fois la musique de Mozart flottera dans la poésie du film « Au travers des oliviers » avec les paysages de cet Iran magnifique. Cette manière absolue de filmer dans la voiture de son père le questionnement léger d’un petit garçon sur les matches de coupe du monde. Les deux glissant vers le désastre d’un tremblement de terre sans nom dans « Et la vie continue ». L’humanisme respirait tous ses films jusque dans le taxi de « Ten » où le compteur oubliait la censure. Son cinéma des derniers temps nous a offert cette relation subtile entre un vieil homme et cette beauté asiatique « Like someone in love » tourné au pays d’Akira Kurosawa. Les deux avaient les mêmes initiales. Emportés mais leur souffle reste. Pour toutes ces raisons il faut revoir leurs films.