Vous l’aurez peut-être compris entre mes lignes de mots, je fais une petite pause de médecins jusqu’à… dans pas bien longtemps. On devait me déboucher une artère, mais le chirurgien a dit « Ouais ! Elle est bouchée à 70%, mais ça coule quand même. Je sens le pouls qui pulse. » Heureusement que ce n’est pas une artère du cerveau, parce qu’il m’a dit ça en me triturant les pieds. En fait, je crois qu’il l’a pensé après avoir lu mon dossier médical » Aille ! Il est compliqué celui-là ! On l’a déjà envoyé visiter le sous-sol, je ne vais pas m’y risquer moi aussi. On attendra qu’il atteigne les 80%. » Bref ! Ce sont les joies de la médecine moderne. On devrait réessayer les ventouses et les sangsues, c’est peut-être mieux que le sans-issue ! Mais passons…
J’ai failli terminer mon dernier billet d’humeur en disant que la misère était la mère de tout les maux – et de pas mal de mots aussi. Mais j’entends ma chatte me siffler de loin que ce serait aussi saugrenu qu’un papillon vert posé sur un éléphant rose. Il faudrait plus d’une vie pour compter les mères, sans oublier les pères, des maux. Donne-moi tes maux et prends les miens, tel pourrait-être la devise du bipède sensé être pensant, s’il savait penser autrement qu’avec ses cheveux, ou en se les coupant en quatre ou cinq à élaborer quelque nouvelle méthode d’autoanalyse applicable à tout un chacun.
Non, le bipède est simple – quelle que soit son « intelligence » – se contentant de fonctionner à l’aide d’une dizaine d’émotions semblables à celles de son voisin. Sa seule spécificité étant, qu’ayant inventé le vocabulaire, au lieu de dire simplement « aille » lorsqu’il a bobo, comme le ferait n’importe quel animal de ses cousins, il va te raconter qu’il a de l’arthrose, des céphalées, un cor au pied, des nodules de grade III et qu’il cloue le bec de tes polypes de grade II en te parlant en chiffres romains.
« D’où le fait que la misère ne soit pas la seule mère de tout les maux, puisque les mots le sont aussi ? » Qu’elle persiffle la cigale.
« Ouais ! Mais on peut se demander si le mot n’est pas plutôt le père des maux, puisque le mot est masculin en dépit du fait qu’il existe autant de mots féminins que de masculins, ce qui explique que les mots soient pluriels et qu’ils soient pères et mères des maux. » Qu’ajoute la fourmi.
En effet, et moi que je vais bientôt changer de ménagerie si tout devient aussi compliqué. Je réserverai donc la suite pour plus tard. Mais juste un mot en quelques mots pour conclure aujourd’hui : lorsque Cromignon venait d’éborgner son voisin à grands coups de gourdin, il se contentait de dire « Good ! », ce à quoi le voisin répondait tout simplement « Aille ! » ; aujourd’hui, l’un comme l’autre hurlent à qui peut mieux « C’est la guerre ! » Et comme le troisième voisin s’en mêle, puis le quatrième…
Et t’as pas d’autres moyens de convalescionner ? Qu’elle me dit ma chatte de loin. Tiens, pense plutôt aux papillons verts sur les oliphants roses.
Si, on pourrait refaire la fin avec un Cromignon arabophone occissant son voisin polonais, en traduction, on obtiendrait la même rengaine, « C’est la guerre ! »… Et de même que le troisième voisin soit belge, chinois, ou habitant du Mont Sainte-Odile, « Aille ! C’est la guerre ! »…
Mes chiens , mes chats ne savent pas quoi dire , ils attendent , quoi ? ce qui va se passer après pour eux , mais ils sont confiants , on prévoit tout , n’est ce pas ?