Avant-hier, il pleuvait des coups sur la jeunesse des lycées. Hier, il tombait des cordes sur la tête des manifestants… Des heures sous la pluie froide, les pieds dans l’eau, noyés dans les larmes des droits perdus: c’est l’image que certains aiment à donner de ce mouvement. En fait, seuls ou presque, de courageux citoyens se dressent contre l’ordre établi. La pensée dominante sur les bienfaits d’une réforme gouvernementale inspirée par d’autres exemples en Europe* ne passe pas. Oui, il fallait beaucoup de courage à tous les défenseurs des droits des salariés pour réagir et perdre une autre journée de grève dans un contexte déjà difficile. Et ces retraités âgés avec des cannes, que je salue bien haut. Il fallait voir ce qu’il y avait dans les regards – pas de la résignation en tout cas ! La jeunesse étudiante et lycéenne, joyeuse et pleine d’espoir, qu’on disait gnangnan et désinvestie, est désormais bien consciente de ce qui l’attend: la précarité au quotidien. Heureusement, il reste dans notre pays des syndicats qui ne se soumettent pas à un pouvoir politique en place. On se souvient qu’il pleuvait le jour de l’intronisation du président Hollande: fallait-il y lire un signe ? Voir les boulevards parisiens transformés en piscine en ce dernier jour de mars, mon parapluie n’en a pas crû ses yeux. Etait-ce pour mieux faire nager un poisson en eaux troubles le 1er avril ?
*Le Jobs act italien qui permet à l’employeur, après 3 années d’aides, de licencier le salarié avec moins de droits.
Le très British Zero hour-contract ( règne du travail jetable).
Le Job à 1 euro en Allemagne (offert aussi récemment pour les migrants)…etc.
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